Je me présente


Je m'appelle Chloé et j'ai 24 ans.


J'ai toujours été jolie, fine, j'ai toujours eu de très bons résultats scolaires et jamais de problèmes graves.

Jamais en échec, toujours de bonne humeur,
toujours bien entourée, u
ne excellente éducation,
une famille attentive et fortunée, des amis, des amours,
des emmerdes...

Un parcours jalonné de joies et de petites déceptions,
mais le succès était toujours au rendez-vous.
Bref, la vie simple et heureuse d'une jeune fille brillante.


Et puis un jour ma grand-mère adorée,
celle qui m'a appris tant de choses,
qui me racontait tout, à qui je confiais mes secrets...
Est morte. Morte. Partie. Fini.
Plus rien, plus de Mamie. Ma Mamie Rose.


Je me suis fermée. Je ne voulais plus voir personne.
Je me suis mise à manger, manger, tout ce que je trouvais. Lors de mes crises, je ne pensais plus à rien, j'étais dans un état second et c'était un soulagement que de pouvoir me remplir. Après venaient le dégoût et la culpabilité...

Je prenais du poids et j'en avais honte, je me cachais.
Je ne voulais plus sortir de chez moi.
Je ne pouvais concevoir l'idée de croiser une de mes amies dans la rue, avec ce gros corps...

J'ai pris des laxatifs à outrance, je me suis abîmé les intestins.


J'ai pris quatre kilos. Moi qui ne suis pas très grande (1m62), ça s'est vu très vite. Je suis montée à 54 kilos.

J'ai fait cette dépression pendant 3 mois.
J'ai plongé dans l'angoisse et les calories.
Je ne pouvais plus me regarder dans le miroir.
J'étais boulimique, je pensais sans cesse à la mort,
je voulais retrouver ma Mamie Rose, je voulais en finir.

Je jouais la comédie à ma famille, mes amis,
mais ils ont bien senti que ça n'allait pas.

 Un jour j'étais chez mon meilleur ami qui m'avait invitée à passer le weekend chez lui car il savait que j'allais mal.
Il était sorti faire des courses et j'avais attendu chez lui, j'avais trop honte pour sortir.
J'étais dans un état second, j'étais épuisée par mes insomnies, ma dépression...
J'avais pris un cutter et j'avais commencé à me taillader les cuisses. Ces cuisses si grosses, grasses, c'était ce que je détestais le plus chez moi.

J'étais si mal que je me foutais éperdument de sa réaction quand mon ami rentrerait. Je me foutais de préserver les apparences, je voulais que quelqu'un sache à quel point j'avais mal. Je voulais provoquer, je voulais de l'aide mais je ne pouvais même pas crier.

Quand il est revenu il y avait du sang sur la moquette. Il m'a sauté dessus, m'a arraché le cutter des mains. Jamais je n'ai autant pleuré qu'à ce moment-là. De rage, de soulagement, de dépit, je ne sais pas...

Je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer, il m'a traînée aux urgences pour que je me fasse soigner les coupures. Jusqu'à l'épuisement j'ai continué à pleurer. Je me suis endormie dans sa voiture, au retour.

Quand je me suis réveillée, il avait mis de la pommade cicatrisante sur mes plaies et m'avait couchée sur le canapé. Quand je me suis réveillée, j'ai enfin pu parler. Je lui ai tout dit. Il m'a donné les coordonnées d'un psychiatre...


Que j'ai appelé. Que j'ai vu toutes les semaines. A qui j'ai tout raconté. Pendant 6 mois, je lui ai raconté ma souffrance.

Jamais je ne pourrai les remercier assez, mon ami et mon psy. J'ai remonté la pente. J'ai vaincu mes démons. j'en suis ressortie apaisée, plus forte, plus heureuse, plus joyeuse aussi. J'ai perdu mes quatre kilos en 1 mois. J'ai retrouvé goût à la vie.

J'ai traité ma boulimie par le mépris et je n'ai compté que sur ma volonté d'en sortir. La volonté est plus forte que tout. Je m'en sers chaque jour pour avancer.

Je me dis souvent :
''personne ne me donnera ma part de bonheur. C'est à moi d'aller la chercher et de me l'octroyer.''


Voilà pour la petite histoire...







27/06/2010
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